Communiqué de presse
Mercredi soir 27 janvier et après avoir ignoré nos multiples dénonciations et requêtes, la Suisse et son Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) ont procédé de force à l’expulsion d’exilé·e·s éthiopien·ne·s vers l’Éthiopie, un pays en pleine guerre civile. Face à cette décision inhumaine, nous, les partis politiques signataires de cet appel, sommes profondément choqués et en colère. Nous dénonçons l’irresponsabilité et la complicité du gouvernement fribourgeois, et en premier lieu de Maurice Ropraz, en charge de la Direction de la sécurité et de la justice. Nous exigeons que nos autorités cantonales saisissent la Confédération pour que ce vol de la honte soit le dernier. En parallèle, nous appelons au retour de toutes les personnes expulsées ce 27 janvier.
Parmi les exilé·e·s se trouvait Teklu Feyissa, un jeune homme sociable et parlant très bien français qui vivait depuis plus de dix ans à Fribourg. Pourtant relégué dans l’indigne et excluant régime de l’aide d’urgence, Teklu n’a jamais perdu espoir de construire ici un projet de vie et a redoublé d’efforts pour s’intégrer et participer à la vie fribourgeoise.
Mais ceci, Maurice Ropraz n’a voulu ni le voir, ni l’entendre, préférant avancer une absence de compétence en la matière. Cet argument s’avère aussi faux que malhonnête, l’exécution des renvois tenant précisément de la compétence cantonale. Maurice Ropraz se doit de fournir des explications et de répondre de sa responsabilité.
Mercredi dernier Teklu et les autres requérant·e·s débouté·e·s ont été renvoyé·e·s vers l’Ethiopie au péril de leur vie. En effet et depuis longtemps déjà, des ONG à l’image d’Amnesty International font état de graves violations des droits humains en Éthiopie. Le pays est en proie à une guerre civile à l’origine de milliers de mort·e·s et de centaines de milliers de réfugié·e·s. Ces renvois s’avèrent d’autant plus inacceptables qu’ils interviennent en pleine pandémie. Notons à cet égard que les tests PCR, pourtant obligatoires, n’ont pas été réalisés.
Alors que la Suisse et ses représentant·e·s politiques affectionnent tant louer l’universalité des droits humains et la longue tradition humanitaire de notre pays, ces expulsions sont abjectes. Il convient de cesser cette hypocrisie. Nous exigeons que nos autorités cantonales se saisissent du dossier et plaident pour l’arrêt immédiat des renvois vers l’Éthiopie comme pour le retour de Teklu ainsi que de l’ensemble des exilé·e·s expulsé·e·s. Les droits humains ne sont pas négociables.
Nous demandons aussi au gouvernement fribourgeois de cesser toute collaboration à de telles expulsions honteuses. Et d’enfin s’atteler à régulariser les personnes vivant dans le régime dégradant de l’aide d’urgence de longue durée dans le canton – seule solution réaliste et humaine à cette problématique, revendiquée depuis des années par plusieurs collectifs réunissant exilé·e·s et soutiens dans notre canton.
Ce communiqué de presse a été rédigé en commun avec le Parti socialiste fribourgeois (PSF), les Vert·e·s fribourgeois, les Jeunes Vert·e·s fribourgeois, SolidaritéS Fribourg ainsi que les Jeunes POP fribourgeois.